28 septembre 2022

FAIRE FACE AU DEFICIT FOURRAGER EN 2022

C’est le moment de comparer les besoins fourragers de vos animaux avec vos stocks disponibles. En cas de déficit avéré, plus vous allez connaître rapidement son ampleur, plus des solutions s’ouvriront à vous, les voici…

L’allongement des périodes de pâturage

Ce levier permet de limiter la consommation de fourrages stockés. Cette pratique s’envisage à l’automne comme au printemps sous réserve des bonnes conditions de portance. Comme évoqué lors de nos chroniques herbophyles, il convient de préserver les capacités de repousses des prairies en veillant à ne pas surexploiter les parcelles durant la période estivale. L’arrivée des premières pluies a favorisé le verdissement de ces dernières, cependant, veillez à ne pas mettre les animaux trop rapidement, au risque de pénaliser la repousse, donc le rendement.

Visez une hauteur de végétation optimale :

  • Pas trop rase, au moins 6 à 7 cm (hauteur herbomètre) pour assurer un bon compromis herbe offerte et préservation du couvert.
  • Pas trop haute, c’est-à-dire pas plus de 9 à 10 cm pour ne pas favoriser l’apparition de rouille même si, grâce à la minéralisation de cet été, la fourniture azotée retarde son développement.

Techniquement, mettez en place un pâturage tournant, avec une rotation tous les 2 jours pour ne pas épuiser les graminées qui ont besoin de feuilles pour constituer leur réserve racinaire, gage de redémarrage précoce au printemps.

Un affouragement au pâturage est possible en faisant attention de ne pas dégrader. Envisagez l’affourragement au sol plutôt qu’un râtelier.

Pour assurer un bon démarrage de pousse au printemps prochain, deux conditions sont requises :

  • Éviter un matraquage du terrain cet automne et hiver
  • Garantir une fertilisation précoce (200°C base 0 au 1er janvier)

De plus, le déprimage sera primordiale pour dynamiser la pousse.

Allonger la période de pâturage pour les ovins

Cet allongement peut se faire sur différentes surfaces, cultures dérobées ou céréale d’hiver.

Concernant les cultures dérobées, ce sont des cultures à croissances rapides (colza, RGI, RGH) implantées entre deux cultures principales annuelles successives. Le pâturage de dérobée peut offrir des quantités de stocks sur pied importants, avec des valeurs alimentaires élevées permettant de ne pas complémenter les animaux même à besoins élevés. On peut associer aux espèces à croissances rapides des légumineuses non météorisantes (trèfle incarnat, trèfle Alexandrie) qui restitueront de l’azote à la culture suivante.

Concernant le pâturage des céréales, même si cette pratique offre une ressource fourragère moins importante (entre 100 à 800 kg de MS par hectare), cette technique présente un double intérêt à la fois agronomique et fourrager.

En effet, il est possible de faire pâturer les céréales au stade tallage pendant une durée courte de 1 à 3 jours de pâturage avec un chargement de 100 brebis par hectare. De plus, les déjections des animaux rendent l’azote plus accessible pour la culture. Enfin, la seule limite du pâturage des céréales est la portance des sols.

Implanter dès maintenant un méteil

Jusqu’au 15 octobre, il est encore possible d’implanter des cultures dérobées fourragères. On privilégiera les mélanges à base de seigle, car ils permettent une récolte précoce au printemps à partir du 25 avril. Ces mélanges sont moins exigeants en azote et moins pénalisant pour la culture suivant qu’un ray grass.

L’implantation d’une culture dérobée ne doit pas se faire sur toute la surface de maïs ensilage, on vise plutôt 30%.

Sur les méteils, plutôt typés riches en azote avec du seigle, on peut se baser sur :

  • Seigle 30 à 40 kg
  • Vesce velue d’hiver ou vesce commune 12 à 15 kg
  • Trèfles (incarnat/Squarosum) 10 kg en pur et 5 kg si deux trèfles en association.

L’association seigle + légumineuse permet du volume et des valeurs alimentaires correctes. La récolte se fera par ensilage dans l’idéal ou enrubannage. Un apport d’azote de 50 unités est à prévoir au printemps.

D’autres méteils plus classiques sont possibles, sur base de triticale pois féverole mais avec une récolte plus tardive basée sur la maturité de la céréale et une valeur alimentaire un peu plus risquée. Cela a donc plus de risque de pénaliser la culture suivante, comme le maïs. Cependant, la culture du sorgho aura de meilleures conditions de réussite.

Faire le choix d’achats extérieurs…

L’achat d’un co-produit humide permet de remplacer une partie du maïs fourrage dans la ration.

La valorisation « en direct » des coproduits type pommes de terre, racine d’endives… permet de limiter le coût alimentaire. Des opportunités sont possibles localement avec les agriculteurs.

A des prix supérieurs, des opportunités d’achats de co-produits à valeur plus élevée existent (type corn-feed, drèches, etc…), le choix se détermine par rapport à la valeur alimentaire et leur taux de matière sèche.

En raison de leur dégradation rapide (sucres, pectines, amidon) , il convient de limiter leur incorporation et d’assurer une bonne fibrosité de la ration.

Le méteil : Un fourrage riche à récolter précocement.

Bilan fourrager : Faites le point avant de prendre une décision.

Pour plus de questions, veuillez contacter votre conseiller Chambre d’agriculture ci-dessous.

Claire LEROY : 06 86 37 56 68

LE SURSEMIS DE PRAIRIE : RETOUR SUR L'APRES-MIDI DEMONSTRATION A VALINES

Une demi-journée sur le thème du sursemis de prairie s’est déroulée à Valines ce vendredi 23 septembre en compagnie du groupe DEPHY polyculture élevage animé par Marie Levaast et Romain Vandekerckhove.

L’objectif de ce temps d’échange était de faire le point sur la technique du sursemis et tester en direct plusieurs modalités de semis :

  • Semis au semoir à céréales
  • Semis au semoir direct fourni par les Ets Guilbart
  • Semis à la volée avec passage de la herse étrille

L’objectif du sursemis est d’introduire une nouvelle flore prairiale dans une prairie sans détruite la flore initiale. La technique est non invasive mais aléatoire. L’intérêt est d’enrichir une prairie dépourvue de légumineuse, améliorer le potentiel de productivité, de conserver la production fourragère de l’année et conserver une bonne portance.

Les conditions de réussite :

  • Semer dans un sol réchauffé et humide
  • Intervenir sur une végétation rase de 5 cm (Faire pâturer les animaux au préalable ou broyer)
  • Les vides peuvent être créés par passage d’une herse, idéal 10% d’espace vide
  • Implanter la graine à 1 cm dans la terre et non dans la matière organique.
  • Régler la densité de semis entre 25 et 30 kg/Ha
  • Choisir des espèces rapide d’implantation
  • Ray Grass Anglais tétraploïde et Trèfle blanc pour des prairies pâturées
  • Ray Grass d’Italie ou hybride diploïde pour des prairies fauchées
  • Assurer un bon contact sol-graine en appuyant le sol par un rouleau ou par piétinement des animaux
  • Maitriser la compétition avec la flore en place

Deux périodes sont possibles : au printemps, mais la fenêtre météo est plus courte, la végétation repart vite à cette période par contre elle est rase. A l’automne, la période pour réaliser le sursemis est plus long, le sol réchauffé mais cela nécessite un pâturage ou une fauche.

Une seconde demi-journée est prévue en novembre, avec pour objectif de revoir l’implantation du sursemis et en axant cette fois l’après-midi sur les résultats de l’essai et sur la gestion spécifique des prairies : fertilisation, amendements, désherbage etc. Pour rappel le groupe Dephy est engagé dans la réduction de phytos mais aussi vers l’autonomie alimentaire.

CHRONIQUE OVINE

Quelques conseils de préparation du lait pour des agneaux au biberon

Elever des agneaux au biberon impose le respect de règles strictes afin de limiter les problèmes sanitaires et de conserver un intérêt économique à cette technique. Par exemple, le surdosage et le sous dosage de la concentration du lait reconstitué ont des conséquences sanitaires importantes. La recommandation commune est de 200 g de poudre de lait par litre d’eau quel que soit l’âge des agneaux. Peser les quantités d’aliment d’allaitement et d’eau lors de chaque préparation ou bien utiliser des ustensiles étalonnés est indispensable. Par ailleurs, la température de dilution conditionne la bonne émulsion des matières grasses nécessaires à la digestion des agneaux. Elle se situe en général entre 55 et 65 °C (se reporter aux indications du fabriquant sur l’étiquette du sac), alors que la température de distribution ne doit pas dépasser 45 °C.

Une hygiène irréprochable

L’espace dédié aux agneaux doit être sain, propre. Compter une densité de 4 agneaux/mètre carré maximum. Le paillage se justifie tous les jours, voire plusieurs fois par jour. De même, l’ensemble du matériel, biberon, multibiberon, tétine, fouet, etc… doit être soigneusement lavé et désinfecté tous les jours. Enfin, compte tenu du coût des aliments d’allaitement, un sevrage précoce des agneaux reste indispensable. Au niveau physiologique, un agneau peut être sevré à partir du poids de 12 à 13 kg à condition qu’il soit âgé de 35 jours minimum. Vous trouverez un plan d’alimentation type et une estimation du coût de ce mode d’alimentation sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr sur la fiche CIIRPO : « des conseils de préparation du lait pour des agneaux nourris au biberon ou au seau multi-tétines ».

la préparation du lait reconstitué comprend 6 étapes
CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/CIIRPO

BÂTIMENS VACANTS

Si vous souhaitez formuler une offre de bâtiments agricoles disponibles, n'hésitez pas à contacter Stéphane VERSCHEURE ou Cloé PARCY au 03-22-33-69-00.

LES PETITES ANNONCES ELEVAGE

Pour faire paraître une annonce : Merci de faire parvenir par mail à c.brandicourt@somme.chambagri.fr , votre offre et vos coordonnées téléphoniques ou mail pour le vendredi, pour une parution le mardi suivant.

Ce service gratuit est uniquement réservé aux éleveurs de la Somme et ne peut contenir que des annonces en lien avec l’élevage (animaux, fourrages, matériel d’élevage…).

La Chambre d’Agriculture se réserve le droit de ne pas diffuser une annonce qui ne correspond pas aux objectifs.

Recherche :

Foin bio pour chèvrerie.
Secteur Amiens Nord
                                                          Tél : 06.21.84.57.63

Recherche :

Pâture en éco pâturage ou une pension bovine.
Secteur Amiens
                                                          Tél : 06.87.02.46.89